Coup de projecteur utilisateur : Alain RIVAS et ses usages de MAPublisher et Geographic Imager au sein d’IGN FI

Bandeau-Alain_RIVAS-IGNFI

Dans ce coup de projecteur,
Alain RIVAS (cartographe au sein d’IGN FI) nous parle de ses usages de deux outils complémentaires : MAPublisher et Geographic Imager. À travers son témoignage, riche en illustrations, vous découvrirez comment aboutir à une cartographie propre et « léchée » malgré une très forte densité d’informations !


(1) Pour commencer, pouvez-vous présenter l’IGN FI ?

Logo_IGN_FI
L’IGN FI était jusqu’en 1986 un département de l’Institut Géographique National. À cette date, elle fut externalisée, l’IGN restant actionnaire majoritaire.

Principalement pour le compte de l’IGN, l’IGN FI assurait les travaux orientés à l’international selon tous ses corps de métiers (géodésie, métrologie, cartographie, SIG, etc.) ainsi qu’une certaine continuité du partenariat avec les états issus des anciennes colonies pour lesquelles l’IGN bénéficie encore d’une certaine aura. L’actionnariat d’IGN FI s’est ouvert ensuite à des sociétés privées. En 2015 et après 15 ans de collaboration, GEOFIT Group devient actionnaire majoritaire. L’IGN, toujours au capital, reste le partenaire technique privilégié. Le personnel est composé d’une trentaine de personnes dont beaucoup en disponibilité de l’IGN.

(2) Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours professionnel et vos missions actuelles ?

Après un parcours quelque peu sinueux et une formation initiale axée sur le dessin industriel, j’ai intégré l’
École Nationale des Sciences Géographiques (ENSG) avec une spécialité « Cartographie » dont je suis sorti diplômé. Passionné par la cartographie et ses représentations ainsi que collectionneur de cartes, je suis donc passé du dessin industriel au dessin cartographique !

Par la suite, j’ai rapidement rejoint l’
IGN Espace, branche spatiale de l’IGN à Toulouse, où j’ai œuvré durant 26 ans dans le traitement d’images satellites et dans la production de données cartographiques.

Après plusieurs missions en détachement à l’international pour le compte d’IGN FI, j’ai rejoint cette société en 2016 en tant qu’expert technique en cartographie et traitement d’image. Je suis intervenu notamment sur d’importants projets de bases de données et cartographies nationales, majoritairement en Afrique de l’Ouest (Sénégal, Mali, Burkina Faso, Bénin, Tchad, etc.).

Illustration 1. À droite, Alain Rivas en pleine présentation des processus en cours et à venir concernant un projet de généralisation cartographique à l’Institut Géographique du Burkina (IGB) (projet de décembre 2019 à février 2020).
1-Photo-Alain_Rivas-Groupe_de_travail-Plan_serre
Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Ces projets m’amènent à beaucoup voyager. Une présence sur place est en effet indispensable pour superviser chaque étape des projets. Car il s’agit bel et bien d’une véritable collaboration avec les instituts cartographiques locaux. Nous n’imposons rien même si, bien sûr, il y a parfois des désaccords. Il n’est pas toujours simple de recueillir un consensus quand chacun veut apporter sa pierre à l’édifice ! Par exemple, il peut arriver que le client préfère définir un format portrait pour la carte finale alors que l’IGN FI recommande un format paysage (qui permettrait d’utiliser moins d’espace papier). Ou bien encore, les instituts locaux africains souhaitent souvent que la couleur de leur drapeau soit représentée sur la carte. De ce fait, le rouge, le jaune et le vert sont trois couleurs qui reviennent de façon relativement récurrente sans nécessairement répondre à une sémiologie graphique correcte. Tout l’enjeu consiste à trouver le meilleur compromis ! De nombreuses réunions permettent d’y arriver
(illustrations 1 et 2) ; les échanges sont le plus souvent très fructueux et permettent d’aboutir à de très belles cartes.

Illustration 2. Alain Rivas, toujours en réunion sur le projet de généralisation cartographique à l’Institut Géographique du Burkina
2-Photo-Alain_Rivas-Groupe_de_travail-Plan_large
Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Parmi tous les processus qu’implique la réalisation d’un atlas (phase de négociation, montage technique, acquisition de l’imagerie, fabrication du MNT, etc.), il y a également souvent un véritable travail de terrain à effectuer pour vérifier l’information ou la compléter (processus dit de
complètement). Très concrètement, à l’IGN FI, nous disposons pour cela d’un carnet de terrain, d’un carnet de toponymie et d’une carte sur laquelle figurent les points à enquêter et qui ont été vus sur les images aériennes. Le travail consiste à redemander la toponymie des lieux (villages, écoles, puits, forages, lieux de culte, châteaux d’eau) pour s’assurer qu’elle n’a pas changé. Au départ, une pré-enquête est effectuée auprès des journalistes locaux et/ou auprès des écoles. En général, les équipes se composent de deux enquêteurs et d’un chauffeur. Il faut compter environ 15 jours/un mois pour couvrir une zone de 100/100 kilomètres afin de réaliser une carte au 200 000e du Burkina Faso (illustration 3). D’ailleurs, les compléteurs ne sont pas tous des cartographes. Ce sont des personnes formées sur le tas qui ont généralement fait des études en SIG, mais ce n’est pas une condition. Elles savent manier le GPS à main ou au trépied et collecter la donnée sur tablette ou smartphone en remplissant un formulaire préparé en amont.

Illustration 3. La cartographie de Ouagadougou (Burkina Faso) au 1 : 200 000
3-Carto_Ouagadougou_1_200000
Cliquer sur l'image pour l'agrandir

(3) À l’origine, pourquoi vous êtes-vous orienté vers les solutions MAPublisher et Geographics Imager ?

Au départ, pour la cartographie, j’utilisais le superbe logiciel de dessin vectoriel
FreeHand de la suite Macromedia, pour lequel il existait aussi l’extension MAPublisher. La dernière version de ce DAO (FreeHand MX) bénéficiait d’une grande ergonomie. Puis, Adobe a racheté Macromedia fin 2005 phagocytant FreeHand au profit de son logiciel Adobe Illustrator.

Désormais, la solution
Illustrator + MAPublisher m’a permis d’éditer des cartes en exploitant des fichiers de saisie 2D ou 3D de logiciels de base de données (ArcGIS, QGIS, etc.), de créer des cartes traditionnelles et de belle facture puisque issues de DAO (Dessin Assisté par Ordinateur) et de façon assez automatisée via MAPublisher.

J’ai découvert
Geographic Imager car j’utilise, entre autres, Adobe Photoshop pour des traitements d’imageries. Je cherchais une solution simple pour conserver les données de projection et de géométrie des images. Geographic Imager me permet de superposer plusieurs images géoréférencées dans une fenêtre Photoshop pour effectuer des égalisations de couleur ou des assemblages.

(4) Aujourd’hui, quels usages avez-vous de ces deux solutions ? Pouvez-vous nous les décrire ?

Dans le cadre de nos projets cartographiques à l’export, nous formons majoritairement les personnels des partenaires locaux sur place
(illustration 4).

Illustration 4. Alain Rivas dispensant une formation sur la cartographie et les logiciels utilisés auprès de l’École Nationale Supérieure des Travaux Publics (ENSTP) à Ndjamena (Tchad)
4-Alain_Rivas_en_formation
Cliquer sur l'image pour l'agrandir

MAPublisher est un logiciel simple, ergonomique et permet des temps courts de compréhension, de formation et d’adaptation. La contrainte viendrait plutôt d’Illustrator dont la polyvalence et les nombreuses fonctionnalités rendent son appréhension plus ardue.

Cette solution est promue en général par les partenaires locaux et supplante les autres logiciels de saisie pour la réalisation cartographique. De plus, elle est « orientée imprimeur » pour le travail en quadrichromie, ce que ne permettent pas (ou difficilement) les logiciels de saisie au même coût que cette solution.

En outre, la polyvalence en DAO d’
Illustrator alliée à MAPublisher permet de nombreuses réalisations graphiques très diverses (illustration 5).

Illustration 5. Une carte marine des Maldives au 1 : 50 000
5-Carte_marine_des_Maldives
Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Concrètement,
MAPublisher nous permet principalement de transformer « à la volée » des données de saisie SIG vers l’interface graphique d’Illustrator en fonction des champs attributaires pour la réalisation de cartes (les styles ayant été créés au préalable). Par exemple, à partir d’une saisie sur une base de donnée (aux formats .gdb, .shp, etc.) et à l’aide de l’outil MAP Themes de MAPublisher, je peux styliser une carte quelque soit la nature et la densité des objets qui la constituent. L’illustration 6 montre la méthode que j’ai employée pour appliquer un style au réseau routier d’une carte du Burkina Faso.

Illustration 6. Un exemple d'utilisation de l'outil MAP Themes de MAPublisher
6-MAP_Themes
Cliquer sur l'image pour l'agrandir

MAPublisher nous permet aussi de procéder à la généralisation des cartes, c’est-à-dire à la transformation de cartes à des échelles plus petites (illustrations 7 et 8).

Illustration 7. Un exemple de généralisation sur la cartographie du Bénin
7-Generalisation_Benin
Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Illustration 8. Un autre exemple de généralisation cartographique au Bénin, à l’échelle de la ville de Parakou
8-Generalisation_Benin_Parakou
Cliquer sur l'image pour l'agrandir

Quant à
Geographic Imager, je l’utilise essentiellement pour ses fonctions d’assemblage d’images (illustration 9). Il nous permet également l’export de sélections transformées en tracés vers Illustrator.

Illustration 9. Un exemple de mosaïquage dans Adobe Photoshop/Geographic Imager
9-Mosaiquage_avec_GI
Cliquer sur l'image pour l'agrandir

(5) Pour terminer, quel est votre outil préféré pour chacun de ces deux logiciels (MAPublisher et Geographic Imager) ?

Je dirais que ma fonctionnalité favorite de
MAPublisher est Copy MAP Object From qui permet de passer d’une carte à une autre en changeant de projection et d’échelle à la volée tout en conservant les styles graphiques. Cela me sert de base à la généralisation cartographique de façon très pratique.

Concernant
Geographic Imager, j’utilise beaucoup la fonction Mosaic qui me permet d’assembler des images calées en géométrie pour y appliquer des traitements d’égalisation ou autres.

Vous ne connaissiez pas MAPublisher et/ou Geographic Imager ? Demandez dès aujourd’hui une version d'essai gratuite et valable deux semaines en cliquant ici.
blog comments powered by Disqus